Les perturbateurs endocriniens dans nos cosmétiques - La Licorne de Victorine

Depuis plusieurs années, ce mot sonne comme une menace : les perturbateurs endocriniens sont à juste titre pointés du doigt pour leur action sur notre système hormonal, et plus globalement sur notre santé. Mais au fait, c’est quoi un perturbateur endocrinien ?

Les perturbateurs endocriniens, c'est quoi ?

Un perturbateur endocrinien est une substance chimique qui perturbe notre système hormonal, indispensable au bon fonctionnement de notre corps puisque les hormones sont des messagers chimiques envoyés vers nos organes.

Ils ont des effets néfastes sur les hormones : ils peuvent bloquer leur action, modifier la quantité envoyée aux organes… Bref, ils participent au dérèglement de notre système hormonal et ont donc une influence négative sur le bon fonctionnement de notre corps ! Ils sont particulièrement délétères pour certaines populations : femmes enceintes, tout-petits et adolescents.

L’OMS les considère comme « une menace mondiale pour la santé » (dans son rapport de 2013 « State of the science of endocrine disrupting chemicals »)

En cosmétique

Les perturbateurs endocriniens peuvent se retrouver en masse dans nos cosmétiques : vernis, rouges à lèvres, crèmes, parfums, déodorants… et même produits pour bébé.

Si les parabènes (les plus connus) ont peu à peu disparu des compositions de nos cosmétiques, ils ont été remplacés par d’autres conservateurs tout aussi toxiques dans la plupart des cas. La seule mention « sans paraben » ne suffit donc en rien à garantir l’innocuité des produits cosmétiques.

Pour s’en prémunir, voici une liste non exhaustive des perturbateurs endocriniens les plus utilisés en cosmétique :

BHA : sa fonction antioxydante lui permet d’être utilisé dans les shampoings, crèmes… On le retrouve aussi dans des crèmes de change bébé. Petit hic, il est également classé comme « cancérigène possible ».

BUTYLPARABEN, PROPYLPARABEN, SODIUM BUTYLPARABEN, SODIUM PROPYLPARABEN, POTASSIUM BUTYLPARABEN, POTASSIUM PROPYLPARABEN ou la grande famille des parabènes ! Ils sont présents à peu près dans tous nos cosmétiques et produits de soin pour enfant comme conservateurs mais leur dangerosité est variable de l’un à l’autre. Généralement, ceux qui commencent par P ou B ne sont « Pas Bons » !

ETHYLHEXYL METHOXYCINNAMATE : ils ont une fonction de filtre UV et se retrouvent donc dans les crèmes solaires, baumes à lèvres, fonds de teints… Les recherches sur cet ingrédient ont démontré in vivo une perturbation des œstrogènes et de la fonction thyroïdienne.

TRICLOSAN : Cet anti-bactérien synthétique est connu pour influencer le fonctionnement de la thyroïde. Il forme des résidus cancérigènes accumulables dans le corps que l’organisme ne sait pas éliminer. Présents dans les dentifrices et fonds de teint.

BHT : proche du BHA, on le retrouve souvent dans les déodorants. Comme son cousin, il serait toxique pour la reproduction, perturbateur endocrinien et cancérogène.

PHENOXYETHANOL : le comité d’experts de l’UE l’a blanchi, alors que l’ANSM considère toujours que son utilisation doit être encadrée, notamment dans les produits pour les tout-petits, et même interdits dans les lingettes, couches…

PHTALATES : Ce type de molécule est essentiellement présent dans les parfums, les vernis à ongles et certains produits coiffants. Le seul phtalate encore autorisé à entrer dans la composition de cosmétiques est le DIETHYL PHTHALATE. Ils réduisent très significativement la production de testostérone chez l’homme et gênent ainsi le développement des organes sexuels. Chez les femmes, les phtalates entrainent une puberté plus précoce.

RESORCINOL : Très utilisé dans les colorations capillaires, même celles dites « végétales », c’est un perturbateur endocrinien de la thyroïde.

Et la réglementation dans tout ça ?

Aujourd’hui, l’Union Européenne recense plus d’une centaine de perturbateurs endocriniens auxquels nous sommes exposés chaque jour, par le biais de notre alimentation, de notre environnement, des médicaments que nous ingérons et des cosmétiques que nous utilisons sur notre corps.

L’absence de réglementation européenne et mondiale autour de leur utilisation renforce la vigilance que nous devons tenir à l’égard de ces substances. Comme pour le tabac, le changement climatique ou autre grand sujet de société et de santé publique, les lobbys tiennent une place forte dans le débat européen et minimisent l’impact des perturbateurs endocriniens. De plus, une substance peut être rapidement remplacée par une autre, tout aussi toxique.

Malheureusement, les chiffres sont là et les maladies en lien avec le système hormonal n’ont jamais été aussi nombreuses. Cancers du sein, des testicules, troubles du développement du cerveau, diabète, obésité, puberté précoces…. Sont aujourd’hui des maladies de plus en plus fréquentes.

Comment s’en prémunir ?

Lire les compositions INCI est aujourd’hui la meilleure solution pour être sûr de choisir des produits sains.

De plus, il est préférable d’opter pour des cosmétiques bio, 100% d’origine naturelle et aux compositions courtes.

En cas de doute, il ne faut pas hésiter à consulter des sites références comme www.quechoisir.org, où la liste des perturbateurs endocriniens et substances dangereuses est régulièrement mise à jour !